Promesses creuses, surenchère communautaire …
Depuis l’été, il est impossible d’échapper à la campagne électorale. Surenchère communautaire, effets d’annonce publicitaires etc tous les moyens sont bons pour faire parler de son parti … et surtout de soi.
La question communautaire est le sujet le plus commode pour le positionnement des partis traditionnels. Suite à différentes provocations d’hommes politiques flamands, dont l’interview remarquée d’Yves Leterme au journal français Libération dans laquelle celui ci ironisait sur les capacités des francophones à apprendre le néerlandais, le PS s’était profilé comme l’avant-garde de la défense des francophones.
Tous les autres partis ont embrayé sur ce thème. Le « front » francophone s’est ensuite un peu déforcé. Le MR, en concurrence électorale directe avec le PS, s’est rapproché du VLD et a accueilli avec enthousiasme le Manifeste Citoyen de Verhofstadt (où il est notamment question d’augmenter la flexibilité des travailleurs et de nouvelles attaques sur les pensions). Pendant ce temps, le PS s’est profilé comme le plus fidèle défenseur de l’unité du pays, de la monarchie et des institutions (comme lors des débats qui ont suivi l’émission de la RTBF sur la scission du pays ou à l’occasion du procès concernant la villa du prince Laurent).
Tous ces débats communautaires viennent bien à propos pour éviter de devoir donner des réponses claires aux véritables problèmes que sont le logement, les conditions de travail, les salaires,… qui touchent tous les travailleurs qu’ils soient flamands, bruxellois ou wallons.
La grande nouveauté de cette campagne est pourtant la découverte de l’écologie. Avant fer de lance du seul ECOLO (dans une optique où il faut faire payer les consommateurs et non pas les entreprises qui sont pourtant seules à décider de ce qui arrive dans nos rayons et de la manière de les produire), l’environnement est maintenant bien présent dans les discours de la plupart des politiciens. Elio Di Rupo a rencontré Nicolas Hulot et annoncé que répondre au défi climatique devrait être une priorité. Le CDH l’a suivi. Sur le site du MR par contre, le silence reste d’or. Tapez-y « écologie » et vous ne verrez apparaître aucun sujet !
Cela sera peut-être au programme de la MR-TV ? Car, non contents d’être omniprésents dans les médias au point d’étouffer toute autre voix, les partis traditionnels ont décidé de mettre le paquet sur la toile. Le MR et le CDH ont annoncé (à grand bruit) la création de leurs télévisions respectives sur le net. Pour le PS cependant, internet « ne peut pas remplacer le contact avec les gens ». On imagine ce que le PS entend par là, lui qui confond si souvent « contact avec les gens » et « cadeaux aux amis ». Pour le reste, après près de 20 ans au pouvoir, le PS a montré que son principal contact avec la rue, main dans la main avec les autres partis établis, était plutôt d’y faire descendre les travailleurs mécontents.
S’ils veulent en finir avec la dégradation de leurs conditions de vie et de travail, travailleurs et allocataires ne doivent compter en rien sur les partis traditionnels. C’est pour cette raison que les militants du MAS/LSP aident le Comité pour une Autre Politique (CAP) à faire signer les listes de parrainage qui lui permettront de se présenter aux élections du 10 juin.
Alors que les partis établis n’ont besoin que de quelques signatures de parlementaires (qu’ils ont déjà), une nouvelle formation comme le CAP doit récolter deux fois 5.000 signatures pour pouvoir présenter des listes au Sénat tant du côté néerlandophone que francophone.
Aidez-nous à récolter ces signatures et à présenter une véritable alternative pour les travailleurs et leurs familles le 10 juin !