Comment riposter à l’agression gouvernementale ?

Par la résistance et la défense d’une alternative socialiste!

L’austérité à tous les niveaux de pouvoir, c’est le menu que les différents gouvernements et les autorités locales vont nous imposer. Accepter cette logique, ce n’est pas une option. Il faudra résister, et obtenir des résultats est tout à fait possible.

Par Geert Cool, édito de l’édition de septembre de Lutte Socialiste

Le mouvement syndical a démontré à plusieurs reprises, ces dernières années, son pouvoir potentiel (contre le Pacte des Générations en 2005 ou pour le pouvoir d’achat en 2008). Le 2 décembre 2011, juste avant que le gouvernement Di Rupo ne soit installé, 80.000 syndicalistes défilaient déjà contre l’austérité. Mais ce potentiel n’a pas été saisi pour aller vers une confrontation frontale avec la politique d’austérité. À chaque fois revenait l’argument du danger d’un gouvernement de droite, utilisé notamment par le PS et le SP.a pour justifier leur politique de droite. Cet argument est maintenant caduc et même pour la CSC, il sera difficile de maintenir ses liens avec le CD&V alors que celui-ci gouvernera avec la N-VA.

Pendant des années, les dirigeants syndicaux se sont limités à tenter d’émousser les bords les plus aigus des attaques antisociales. Mais les arêtes vives et dangereuses ne manqueront pas dans la période qui nous fait face, cette tactique est donc vouée à l’échec. Certains dirigeants et militants syndicaux pourront peut-être voir une alternative dans les gouvernements de la Région wallonne et de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ils se trompent. Il sera nécessaire de construire une dynamique de résistance et d’opposition active contre les politiques d’austérité, à tous les niveaux de pouvoir. C’est ce que nous avons déjà défendu avant les élections avec cette idée d’un front de résistance contre toutes les mesures d’austérité. Une campagne d’information des syndicats en front commun sur les lieux de travail, parmi les jeunes, dans les quartiers et parmi les pensionnés permettrait de divulguer l’ampleur des économies prévues et pourrait représenter la première étape dans la construction d’une forte mobilisation.

Pour cette mobilisation, nous aurons besoin d’un plan d’action qui ne se limite pas à laisser échapper de la vapeur, mais qui vise à construire la pression nécessaire sur le gouvernement et le patronat afin de revenir sur les mesures d’austérité. Nous pouvons ici nous inspirer de ‘‘l’Opération Vérité’’ qui a précédé les grandes mobilisations de la grève générale de 1960-61. L’ampleur de la résistance de l’époque peut également être une source d’inspiration pour l’heure actuelle.

Selon la logique capitaliste, l’austérité est la seule option. Dans ce cadre, les débats sont limités au rythme et à l’ampleur des économies budgétaires. Comme de nombreux travailleurs, jeunes, malades et pensionnés, le PSL pense qu’il faut partir des besoins et des exigences de la majorité de la population. La politique de ces dernières années a fortement augmenté les déficits dans les domaines de l’emploi, du logement, de l’éducation et des services publics. Un plan drastique d’investissements publics est nécessaire pour apporter des changements et améliorer notre niveau de vie avec des salaires plus élevés (par exemple, un salaire minimum général de 15 euros par heure) et des allocations décentes.

De nombreuses ressources existent, mais celles-ci ne sont aujourd’hui pas utilisées dans l’intérêt de la collectivité. Une redistribution des moyens est de plus en plus considérée comme une alternative à la concentration des richesses aux mains des 1% les plus riches. Mais répartir les richesses se heurte directement à la logique capitaliste. Il nous faut une force politique qui lutte pour un autre système, un système socialiste, basé sur la satisfaction des besoins de la majorité de la population, plutôt que sur la soif de profits. À cette fin, nous avons aussi besoin de prendre en mains la gestion et le contrôle des secteurs-clés de l’économie au moyen de nationalisations sans indemnisation, sauf sur base de besoins avérés.

L’austérité dure qui arrive constituera un test pour le mouvement des travailleurs et la gauche politique. La possibilité d’obtenir des compromis est de plus en plus limitée. L’autre camp lance une offensive brutale qui exige une riposte ajustée en conséquence, tant sur le plan syndical que politique. La stabilité de ce gouvernement austéritaire dépendra de la réponse du mouvement des travailleurs. Le PSL veut jouer un rôle actif dans cette résistance : travaillez-y avec nous, rejoignez-nous!

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