Italie: Chute du gouvernement Prodi

Italie: Chute du gouvernement Prodi

Le gouvernement de Romano Prodi n’a vécu que 281 jours. L’augmentation du budget destiné à prolonger la présence des troupes italiennes en Afghanistan et le permis accordé pour l’élargissement de la base militaire américaine à Vicenza ont été les gouttes qui ont fait déborder le vase.

Les élections d’avril 2006 ont porté la gauche au pouvoir. L’aversion envers Berlusconi et la politique de son gouvernement de droite était grande. Beaucoup d’électeurs ont voté avec l’espoir d’un vrai changement.

Mais, face aux grands problèmes que connaît l’économie italienne, la bourgeoisie a exigé de nouvelles attaques contre les travailleurs. Le gouvernement de Romano Prodi a un peu changé les formes mais a choisi de continuer la même politique : le budget présenté par le gouvernement Prodi aurait tout aussi bien pu être celui du gouvernement précédent.

Le PRC (Partito di Rifondazione Comunista) – qui apparaissait comme la principale opposition combative à Berlusconi au cours des dernières années – a participé au gouvernement et ne s’est presque pas opposé aux mesures antisociales de Prodi. Il s’est par contre divisé sur la question de l’agrandissement de la base militaire de Vicenza ; plusieurs parlementaires et même un ministre ont participé à la grande manifestation du 17 février qui a réuni 200.000 participants.

La campagne pour la manif de Vicenza a été portée par la population locale, des militants antiguerre de tout le pays, des membres des petits syndicats de base et du syndicat métallo FIOM et surtout par beaucoup de jeunes inorganisés politiquement. Elle a provoqué de grosses tensions au sein du PRC qui ont amené des parlementaires du parti à ne pas voter la confiance au gouvernement.

La participation à l’équipe Prodi a ouvert une crise interne très sérieuse au sein du PRC. Un parti des travailleurs doit choisir le côté des travailleurs et ne doit pas participer à une politique néolibérale. Le fait que la gauche mène une politique de droite ouvre la porte à une nouvelle victoire électorale de la droite.

Le PRC devrait rompre avec cette politique et aider à développer les luttes et les mouvements contre la guerre, les privatisations, les attaques contre la sécurité sociale,… Malheureusement, la direction du parti semble choisir de continuer son tournant à droite en soutenant probablement un nouveau gouvernement Prodi.

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