L’austérité est-elle la seule option ?

La politique qui sera menée par le nouveau gouvernement est connue : une attaque kamikaze contre le mouvement organisé des travailleurs, des jeunes et tous ceux qui vivent d’un salaire ou d’une allocation. L’appauvrissement collectif et le recul social sont destinés à sauvegarder les profits et les privilèges d’une petite minorité.

Par Tim (Bruxelles), article tiré de l’édition de septembre de Lutte Socialiste

Une chose doit être claire : c’est là tout ce qu’a à nous offrir le capitalisme moderne : des emplois précaires, des salaires qui fondent, une sécurité sociale déclinante et moins de sécurité tout court, tandis qu’une petite élite devient sans cesse plus riche. Ce système est complètement dépassé et est actuellement désespérément aux prises avec ses propres contradictions. Le futur gouvernement fédéral exprime tout cela de manière plus brutale, plus directe et plus provocante que ce à quoi nous avons été accoutumés ces 25 dernières années. Mais la politique menée est fondamentalement identique à celle que les autres partis établis – PS, SP.a et Ecolo compris – ont menée. Nous ne devons rien attendre de “l’opposition officielle” des soi-disant ‘‘progressistes’’.

L’absence de grands mouvements de lutte capables d’arracher de véritables victoires a eu des conséquences auprès des masses en termes d’apathie, d’incertitude et de manque de confiance envers la capacité de lutter. Certains préfèrent d’ores et déjà se résigner devant le déluge d’austérité. Mais rester assis à attendre les prochaines élections ne va strictement rien changer, et rien ne garantit que les plans austéritaires cesseront à ce moment-là.

La confiance dans la possibilité d’obtenir des victoires via la lutte collective contre le patronat et son gouvernement antisocial sera un facteur important pour déterminer jusqu’où les attaques seront prêtes à aller. Le gouvernement va tout d’abord tester le terrain avec quelques mesures bien définies, comme c’est le cas en Flandre avec la hausse des frais d’inscription dans l’enseignement supérieur. Si aucune réaction ne se fait sentir, alors les attaques seront plus régulières et plus brutales. Nous avons beaucoup à apprendre de l’Italie, de l’Irlande, de l’Espagne, du Portugal et de la Grèce. Là-bas, le patronat et ses laquais politiques ont largement démontré qu’ils ne connaissent aucune limite.

Chaque acte de résistance rendra la tâche plus difficile au gouvernement et lui fera réfléchir avant de passer à la manoeuvre suivante. Nous devons répondre à chaque offensive par une résistance déterminée, à chaque provocation par une action collective tenace. Mais il faudra aller au-delà en unifiant l’ensemble des mouvements de résistance et des organisations militantes en un front uni de la résistance sociale.

La manière dont ce front devra être construit dépendra bien évidemment de la dynamique de la lutte. Mais il faudra de toute façon que ce soit une plateforme au sein de laquelle différents organisations et mouvements combatifs puissent se retrouver et discuter ensemble des tactiques, de la stratégie, du programme et de l’articulation de ces divers mouvements pour se renforcer les uns les autres.

Avec ses élus, le PTB peut jouer un rôle très important dans ce cadre. Ce front de résistance doit avoir une attitude ouverte envers les délégations, secteurs, voire centrales syndicales qui se déclareront prêtes à rompre avec cette idée de l’inévitable austérité, à lutter contre l’appauvrissement collectif et qui voudront jouer un rôle dans la construction de ce front de résistance.

Pour le PSL, ce front de résistance doit constituer la première étape vers la création de ce qui pourrait constituer après quelques années un nouveau parti des travailleurs : une organisation politique et démocratique large, au sein de laquelle les partis de gauche déjà existants, les organisations syndicales et les autres mouvements sociaux qui luttent sur leur propre terrain contre les conséquences de la crise de ce système, pourront se retrouver et discuter de l’organisation de la lutte et d’une alternative à l’austérité. Pour le PSL, cette alternative est clairement le socialisme démocratique, un système où les immenses richesses de la société seront collectivisées et démocratiquement gérées dans le but de satisfaire
les besoins de tout un chacun.

Mais entre-temps, les militants du PSL, partout où ils sont actifs, joueront un rôle dans le mouvement de lutte qui va apparaître. Nous interviendrons sur les piquets de grève, dans les manifestations et dans les actions avec notre programme, nos analyses et perspectives, et là où nous en avons les forces, participerons activement à la construction du mouvement.

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