Un ‘‘service minimum’’ qui s’oppose aux usagers

S’il y a bien une chose typique des gouvernements de droite, c’est de tout faire pour rendre plus difficile la protestation contre leurs politiques. Et à leurs yeux, dans ce cadre, le droit de grève est une sérieuse épine dans le pied. C’est ainsi que l’on a bien vite vu revenir sur le devant de la scène la discussion sur le service minimum à la SNCB. Le patron du rail, Jo Cornu, en avait déjà parlé au moment de la grève des cheminots de juin dernier et il semblerait que les négociations de la coalition kamikaze (ou suédoise, c’est selon) portent notamment sur ce point.

L’argument central de la mesure est de fournir un service minimum de manière à permettre qu’une action soit menée sans toucher aux voyageurs qui se rendent au travail. Mais une grève sert précisément à mettre une activité au point mort, à clarifier que ce sont les travailleurs qui font circuler les trains et sont la cheville ouvrière du service, et non la direction. Si le personnel le souhaite, rien ne roule. Quant au fait qu’une grève du rail perturbe le fonctionnement d’autres entreprises, cela ne fait qu’accroître la pression sur la direction de la SNCB afin de satisfaire les exigences des travailleurs.

Les partis de droite – N-VA en tête – se distinguent par un appel au service minimum de manière générale, via la dégradation des services publics, à tel point qu’avec les diverses réductions de moyens et de personnel de ces dernières années, l’instauration d’un service minimum devrait mobiliser les deux tiers du personnel ! Si les choses se poursuivent ainsi, il faudra bientôt engager du personnel supplémentaire pour satisfaire aux conditions d’un ‘‘service minimum’’ ! Blague à part, le service minimum rendrait dans les faits quasiment impossible d’organiser une grève. Et c’est précisément l’objectif des néolibéraux.

Toutes nos conquêtes sociales ont pu être arrachées par des actions de grève, de la journée des huit heures aux congés payés en passant par la sécurité sociale ! Et les tentatives visant à miner le droit de grève sont en fait destinées à revenir sur nos conquêtes sociales.

Le personnel ferroviaire revendique un service maximum, c’est-à-dire que suffisamment de personnel soit présent – avec de bonnes conditions de travail, de sécurité et de salaire – avec à sa disposition un équipement de qualité et bien entretenu, afin d’assurer la prestation d’un service de qualité aux usagers. Si les partis au pouvoir se souciaient véritablement du service aux usagers, ils investiraient dans les transports en commun et les autres services ! Mais ils font tout le contraire…

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