“Il faut aussi une autre campagne électorale”

Le CAP se prépare pour les élections du 10 juin. Les médias flamands ont semé pas mal de confusion à propos de cette participation électorale. Raison suffisante pour faire le point avec Bart Vandersteene qui est actif au sein de l’équipe de campagne du CAP et qui est en même temps membre du Bureau exécutif du MAS/LSP.

Les médias ont parlé d’une collaboration avec le PTB qui a tourné court et de discussions avec les écologistes flamands de Groen !. Qu’en est-il finalement ?

Lors de la conférence du 28 octobre, il a été dit expressément que le CAP examinerait les possibilités de collaborer avec d’autres forces dans la résistance à la politique néolibérale.

Du fait qu’à gauche, la conscience politique est en pleine croissance, certains milieux syndicaux ont fait part de leur intérêt d’avoir une discussion avec le CAP comme avec le PTB. Nous y avons évidemment donné suite mais il est vite apparu que le PTB n’était intéressé que par la figure de Jef Sleeckx et son potentiel électoral. Le CAP en soi n’intéressait pas le PTB qui a réduit à néant toute possibilité de cartel lorsqu’il est apparu que Jef Sleeckx ne serait pas candidat.

Le PTB a diffusé un communiqué de presse à ce sujet qui a été à l’origine d’une série d’articles dans plusieurs journaux et magazines flamands. Plusieurs articles ont fait part de l’intention du CAP de parler avec Groen !. Or, il n’en était rien , même s’il y avait eu quelques discussions individuelles avec des militants verts qui se sentaient interpelés par le projet du CAP.

Toujours est-il que la nouvelle a incité Vera Dua, présidente de Groen ! à prendre contact avec Jef Sleeckx et le CAP. Elle a proposé qu’il y ait une « bande rouge » de candidats du CAP qui occuperaient les mêmes places sur toutes les listes de Groen !

Il se peut qu’au sein du CAP, les avis soient partagés sur cette proposition mais, pour le MAS/LSP, il est clair que ce ne serait pas un pas en avant. Collaborer avec un parti traditionnel qui n’a jamais renié sa participation à une politique néolibérale ou son soutien à la Constitution européenne reviendrait selon nous à enterrer le projet du CAP.

Le CAP est justement né du constat de la nécessité d’une nouvelle formation politique qui opte pour une autre politique et qui, par exemple, refuse de convoiter des postes dans une optique purement électoraliste.

Comment le CAP peut-il aller aux élections dans les meilleures conditions ?

Lors des assemblées provinciales en décembre, il y avait partout un grand enthousiasme pour aller aux élections avec des listes CAP. La présence d’un maximum de listes provinciales à la Chambre à côté des listes pour le Sénat constituerait un signal fort. Le MAS/LSP plaidera dans ce sens lors des assemblées nationales et locales du CAP.

Les élections constituent un moment privilégié où un public plus large s’intéresse à la politique, ce qui offre des possibilités de mieux populariser l’idée qu’on a besoin d’une autre politique.

Qu’est-il possible d’obtenir avec cette participation électorale ?

D’entrée de jeu, il convient de préciser que la campagne électorale ne peut pas être une campagne traditionnelle. Lorsque Jef Sleeckx dit qu’il faut une autre politique, on peut en dire autant de la campagne électorale.

Le MAS/LSP est pour une campagne qui parte d’actions concrètes : des actions locales contre la fermeture de bureaux de poste, des campagnes sur le logement ou des actions autour du changement climatique. Il ne s’agit là que de quelques points d’action parmi d’autres mais le CAP peut, à travers ces actions, rendre plus clair que sa politique est effectivement différente de celle des partis traditionnels.

Le CAP doit, selon nous, orienter sa campagne de façon à organiser dans des groupes locaux cette couche plus large qui s’insurge contre le néolibéralisme. A partir de ça, le projet d’un nouveau parti pourra démarrer après les élections.

Le CAP n’espère pas avoir des élus le 10 juin ?

Non, ça ne sera probablement pas encore le cas. Nous demanderons évidemment à un maximum de gens de voter pour le CAP. Mais nous devons être réalistes et constater que nous avons encore trop de carences en termes d’implantation, de moyens financiers et de renommée pour pouvoir franchir dès à présent le seuil – complètement anti-démocratique – des 5%.

Ce n’est pas un problème en soi, ça nous donne plus de temps pour construire une alternative politique. Cela rend aussi d’autant plus clair que nous ne sommes pas en quête de postes ou de mandats grassement payés. Les actions que le CAP mènera pendant la campagne électorale donneront le ton des actions qui suivront dans les années à venir.

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