Libéralisation de la poste: 275 bureaux en moins!

Libéralisation de la poste: 275 bureaux en moins!

Par voie de presse, il a été annoncé que La Poste voulait fermer environ 275 de ses 1.300 bureaux de poste l’an prochain. Et ce n’est qu’un début ! A terme, la direction veut en arriver à une situation où il n’y aurait plus qu’un seul bureau par commune. Il ne subsisterait donc que 589 bureaux.

Un correspondent

Plaintes en hausse sur la qualité du service

En à peu près six ans, ce seraient donc deux tiers des bureaux de poste qui devraient disparaître, comme une bonne partie des conditions de travail du personnel et de la qualité du service, d’autant plus amoindrie que les boîtes rouges sont elles aussi en voie d’extinction.

En remplacement, des points-postes devraient être installés dans des grandes surfaces, des librairies, des gares et des maisons communales pour n’offrir qu’un service minimum. Dans les bureaux restants, il faudra sérieusement prendre de quoi s’occuper en attendant d’être servi.

Les plaintes, par contre, vont continuer à augmenter. 2006 promet d’être une année record sur ce plan, avec quelques 75.000 plaintes par mois, 20% de plus que l’an passé.

La réduction du temps accordé pour effectuer les tournées, due à l’introduction des plans Géoroute 1 et 2, a augmenté la pression au travail et le nombre de plaintes.

Hausse du prix du timbre

Autre annonce, le timbre non prior, le moins cher, va disparaître. En échange, la direction promet que tous les courriers seront distribués le lendemain.

L’utilisateur de timbres non prior payera 6 cents de plus (+12%). Cette hausse frappera surtout l’homme de la rue, les petits clients. En revanche, la Poste offrira des réductions aux gros clients pour les fidéliser après la libéralisation du marché postal en 2009. La suppression du timbre non prior entrera en vigueur fin mai, …soit après les élections fédérales.

Pas assez de moyens ?

Les 5 nouveaux centres de tri seront aussi opérationnels après les élections. Gand X est maintenant établi à Wommelgem. Le centre de tri est aussi grand que 18 terrains de football et a coûté 250 millions d’euros (10 milliards de francs belges). Au total, quelques 1250 millions d’euros seront investis dans les 5 centres de tri.

Il y a deux ans, l’argent n’était pas disponible pour tenir les engagements pris en convention collective sur la semaine des 36 heures pour le personnel ni pour maintenir la retraite anticipée. Et voilà qu’il y a soudain 1250 millions d’euros… D’où viennent-ils ? On dirait un projet de surinvestissement, comme à la Sabena. Cela explique peut-être aussi la scission de mail (distribution du courrier) et de retail (service financier), qui permettra de vendre l’un des deux.

Au-delà des investissements, 10 millions d’euros vont chaque année au nouveau partenaire anglo-danois qui s’est offert 49% des actions pour 300 millions d’euros.

Les restructurations signifient des pertes d’emploi

Restructuration après restructuration, des 44.000 emplois il y a 10 ans, il n’en reste que 35.000. Après avoir accepté une flexibilité accrue, la modération salariale, le travail du week-end, … plusieurs milliers d’emplois disparaîtront encore. Pour l’usager, la « libéralisation » du marché, ce sont des prix plus élevés, pour des services diminués.

La voilà, l’Europe néolibérale !

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