Grève des cheminots : interviews de Charleroi

Ce 29 juin à 22h, les cheminots ont commencé une grève de 24 heures après des discussions non-concluantes avec la direction.

Plusieurs raisons sont évoquées par les travailleurs. En premier lieu, les travailleurs partant à la pension sont plus nombreux que ceux engagés ce qui crée une charge de travail plus élevée, la suppression de certains postes et des jours de congés en suspend. Plus d’un million de jours de congés de retard ont été accumulés au niveau national. Pour illustrer concrètement, 5000 personnes devraient être en congé pendant 1 an afin de résoudre cette accumulation !

Deuxièmement, de nombreuses sociétés privées s’immiscent à la SNCB ce qui affaiblit les services publics et pose problème en termes de conditions de travail. Une manœuvre supplémentaire pour la direction de se débarrasser des travailleurs statutaires et ainsi faire des économies !

Interview de Giovani Itri, secrétaire permanent à la CGSP cheminot Charleroi, et d’Olivier Mortelette, délégué à la CGSP cheminot Charleroi.

Par Morgane (Charleroi)

Giovani Itri, secrétaire permanent à la CGSP cheminot Charleroi.

Jeunes FGTB : Que répondez-vous à la direction de la SNCB qui qualifie cette grève d’absurde ?

Giovani Itri : cette grève est loin d’être absurde. Même si la CSC n’a pas suivi ce mouvement, elle a informé ses affiliés que cette journée serait couverte.

Nos arguments sont valables. Un million de jours de congés en retard , ce n’est pas un million d’euros que l’on gagne au Lotto ! Cela fait 20 ans qu’on attire l’attention sur la pyramide des âges mais nous ne sommes pas écoutés.

Les recrutements posent problème. La presse annonce 500 recrues supplémentaires ces prochains mois mais ce qu’il faut savoir, c’est qu’au moins 250 travailleurs partiront en pension. Les travailleurs seront toujours en sous-effectifs !

JFGTB : Que répondez-vous quand on vous dit que vous prenez les navetteurs en otage ?

G.I : Le préavis de grève a été déposé il y a dix jours et nous avons demandé aux médias de diffuser cette information au maximum. C’est un peu facile comme argument, c’est plutôt la direction qui prend en otage les navetteurs.

Avec le plan de transport, les premiers trains du matin et les derniers trains du soir vont être supprimés. Ceux qui partent tôt ou qui rentrent tard vont devoir prendre leurs véhicules.

Cette grève, ce n’est pas seulement pour nous mais aussi pour tous les usagers des trains !

JFGTB : Que pensez-vous de rendre les trains gratuits les jours d’action ?

G.I : Nous avons déjà tenté cette alternative mais la direction a mis à pied sept accompagnateurs de train ! Nous avons dû faire pression pour qu’ils ne soient pas renvoyés.

Il y une réglementation et il faut la respecter… . La grève est la dernière solution à nos revendications.

Olivier Mortelette, délégué à la CGSP cheminot Charleroi.

Jeunes FGTB : Comment se sont passées les discussions avec la direction au préalable de la grève ?

Olivier Mortelette : La direction est restée sur ses positions et réfute tous nos arguments.

Nous n’avons pas eu l’impression d’avoir été entendu et compris dans nos inquiétudes.

JFGTB : Quelles seraient les solutions pour résoudre les problèmes ?

O.M : Au niveau des conducteurs, il faudrait intensifier la fréquence des formations.

En ce qui concerne les métiers demandant peu de qualification, un recrutement intensif pourrait régler le manque d’effectif.

La direction ne le fait pas car ils savent que des sociétés privées peuvent faire le travail. Des agents statutaires ne vont pas être engagés.

JFGTB : Pensez-vous que la grève a bien été suivie ?

O.M : Oui, il y a pas mal de monde présent aujourd’hui et ça fait plaisir !

Malgré que l’action n’a été suivie que par la CGSP, le réseau est bien paralysé même chez les néerlandophones.

Je pense que cette grève aura un impact sur les discussions et si pas, il faudra penser à durcir les actions !

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