Solidarité avec la grève des cheminots !

Retards pour prendre ses congés…
Retards pour l’obtention d’effectifs complets…
Retards faute d’investissements dans le matériel…

Ne laissons pas notre lutte prendre du retard!

‘Enfin des congés’, soupiraient beaucoup après avoir trimé dur pendant un an. Tout le monde a droit à des vacances et à du repos compensatoire quand il a presté trop d’heures. Tout le monde ? Non, à la SNCB, ce droit à un repos compensatoire est refusé à pas mal de membres du personnel. La montagne de jours de congé qui n’ont pas pu être pris a dépassé le cap du million !

Tract de Libre Parcours, Journal d’action pour et par des militants combattifs et critiques des transports publics

Tract en version PDF

La raison pour laquelle une telle quantité de jours de congé n’a pas pu être prise est évidente : il y a trop peu de personnel pour tous les services. Il faudrait un effectif d’environ 37.500 unités (ETP, équivalents temps plein), mais nous n’avons aujourd’hui que 34.452 ETP (chiffre de la SNCB au 1er janvier 2014). Inutile de faire appel à un bureau d’étude externe onéreux pour savoir que cela entraine des problèmes…

Le nombre de membres du personnel convenu dans le Protocole d’Accord Social doit être atteint d’urgence comme première étape en vue d’éliminer les pénuries. Il ne suffit pas de faire enregistrer le chiffre de 37.500 dans le protocole si ensuite, rien n’est fait pour le réaliser effectivement.

La direction dit qu’elle veut stabiliser le nombre de jours de congé non pris. Traduction libre : la direction n’a aucun plan pour résorber le retard. Ces arriérés signifient dans la pratique que notre temps de travail est relevé à 40 heures par semaine au lieu des 36 heures par semaine convenues et ce, sans salaire complémentaire. Il ne suffit pas de stabiliser à plus d’un million le nombre de jours de congé qui n’ont pu être pris, il faut du personnel supplémentaire au-delà du chiffre prévu pour venir à bout des arriérés.

Avec le nouveau plan de transport, d’autres trains matinaux ou de soirée seront encore supprimés. Dans les médias, il y a déjà eu des réactions négatives, entre autres, des organisateurs de concerts. Les festivaliers qui n’ont pas pu rentrer chez eux en train aujourd’hui à cause de la grève peuvent ainsi s’entraîner pour leurs prochains concerts… Dans de nombreux cas, il ne sera plus possible de rentrer en train chez soi après un spectacle. Le fait que le nouveau plan de transport ne prévoit pas de temps de trajet plus longs conduira à un mécontentement constant des voyageurs à cause des retards. Plus de personnel et plus de moyens pour le matériel, cela signifie un meilleur service et moins de retards.

La direction a d’autres retards supplémentaires en réserve pour le personnel et les voyageurs. Alors que les moyens existent pour les grosses têtes au sommet et pour les nombreux bureaux externes qui gravitent autour, il est question de sous-financement pour le service et le personnel. Il s’agit d’une tactique consciente pour préparer une privatisation complète, plusieurs entités sont déjà passées actuellement chez des sous-traitants spécialement créés pour cela.

Comme Noam Chomsky le faisait remarquer : “Si on veut privatiser quelque chose et le démolir, une méthode standard consiste à d’abord le sous-financer de sorte à ce qu’il ne fonctionne plus correctement, que les gens soient mécontents et acceptent une privatisation. Cela se passe avec les écoles. Elles reçoivent trop peu de moyens de sorte qu’elles ne puissent pas fonctionner correctement. Les gens acceptent alors une forme de privatisation pour sortir du chaos.”

Pour améliorer le service et la position du personnel, nous devons sérieusement organiser notre lutte. Des actions qui manquent de clarté et qui n’ont pour but que de lâcher un peu de pression de façon contrôlée ne suffisent pas. La direction est à l’affût de ces actions et peut toujours compter sur ses amis des médias pour ne parler que de la soi disant ‘nuisance’. Malgré ça, la discussion autour de la mobilité suscite de plus en plus d’intérêt, pensons aux nombreux embouteillages ou à la discussion sur la pollution et les particules fines. Les transports publics sont essentiels pour répondre aux problèmes de mobilité. Il est possible de convertir la sympathie de nombreux voyageurs pour nos revendications en soutien actif mais, pour cela, nous devons organiser correctement nos propres actions.

Des actions préparées de façon claire et nette sont nécessaires, avec des revendications suffisamment concrètes pour unifier personnel et voyageurs. Nous ne pourrons obtenir l’unité avec les voyageurs que si nous commençons par l’unité du personnel, indépendamment de la couleur syndicale ou de la catégorie de personnel. Au fil des années, il y a eu beaucoup de frictions du fait d’actions soutenues par un syndicat et pas par l’autre ou des groupes de personnel qui avaient le sentiment d’être seuls. Nous ne résoudrons pas ces frustrations en ne faisant rien ou boycottant des actions. Le potentiel de l’unité du personnel est certainement présent mais il ne sera saisi que via un plan d’action offensif autour d’une plateforme de revendications claire qui unifie et met en avant une alternative de recrutement face à la stratégie destructrice de la direction.

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