Des profits augmentés de 50,6% en 2005: ET NOS SALAIRES?!

Le magazine Trends/Tendances a publié un rapport sur les résultats des 30.000 plus grandes entreprises belges en 2005 duquel quelques données intéressantes émergent. Le drame social ayant percuté de plein fouet le plus grand nombre de travailleurs s’est joué à La Poste. Le même gouvernement qui se déclarait « choqué » par VW-Forest a envoyé 2.255 travailleurs de La Poste à la casse en 2005. Au même moment, La Poste est devenue championne dans la catégorie « utilisation d’intérimaires ».

Geert Cool

Rien ne doit être espéré de ce gouvernement pour mener la lutte contre la flexibilisation et les pertes d’emploi. La réalité qui se cache derrière le terme de libéralisation est aussi apparue au grand jour : appliquée au marché postal, libéralisation a signifié : attaques contre les travailleurs (avec, entre autres, Géoroute) et contre les consommateurs (avec une croissance du prix des timbres).

Les chiffres de Trends/Tendances contribuent à faire tomber les masques.

Avec 34.586 travailleurs en 2005, La Poste est le plus important employeur (la SCNB étant scindée en différentes entreprises). En même temps, 1,01 millions d’heures sont prestées par des intérimaires. L’idée selon laquelle les travailleurs des services publics n’ont que des statuts fixes n’a plus de base réelle. Officiellement, le travail intérimaire est une exception, comme pour des périodes d’augmentation temporaire de la masse de travail. C’est en réalité plutôt la règle que l’exception. En 2005, le nombre d’heures effectuées par des intérimaires à La Poste a connu une croissance de 116% comparé à l’année précédente. La Poste a explosé la moyenne : dans les 30.000 plus grandes entreprises, le nombre d’heures prestées par des intérimaires a augmenté de 8,7%…

Augmentation des profits…

Les grandes entreprises n’ont aucune raison de se plaindre de 2005. La récolte a été fructueuse. Le volume des affaires traitées a augmenté de 9,3% pour atteindre 533 milliards d’euros tandis que les profits ont augmenté de 50,6% pour atteindre 39,6 milliards d’euros ! Malgré cette croissance vertigineuse de son argent de poche, le patronat affirme que les salaires sont trop élevés. Les attaques contre nos salaires ont comme seul but d’encore plus augmenter les profits réalisés : le travail intérimaire est meilleur marché, mais des attaques plus directes sur nos salaires sont encore désirées par nos exploiteurs.

A Volkswagen cette attaque est très franche et la direction veut l’acheter par des primes de départ élevées. Beaucoup de travailleurs acceptent ces primes : pourquoi travailler plus longtemps à un rythme déjà fort soutenu quand il y a possibilité de partir avec une bonne prime ?

Cette monstrueuse attaque est reconnue par le dirigeant pensionné de la FGTB Xavier Verboven qui déclarait dans un journal Flamand : « La situation peut être comparée avec les licenciements à Ford Genk il y a quelques années. Après-coup, ils ont engagé d’autres travailleurs meilleurs marché. Je pense que la même chose va arriver à VW. » 

Le fil rouge de l’année 2005 a donc été une forte augmentation des profits, entre autres sur base d’une attaque contre les conditions de travail et les salaires. Les services publics sont parmi les plus visées, il est temps d’une autre politique !

 … mais la pauvreté augmente aussi !

Les travailleurs connaissent aussi une augmentation … de la pauvreté ! D’après les chiffres du Conseil Central de l’Economie (CCE), 9% des travailleurs allemands sont pauvres. Plus de 4 millions d’Allemands n’ont qu’un «mini job». Est-cela que les patrons belges veulent nous donner comme futur en échange de leur avenir, doré à nos dépends?

La croissance des profits et de la pauvreté va de pair. Si 2% de la population mondiale contrôle 50% de toutes les richesses et que le 1% le plus riche possède presque 40% de la richesse, au-même moment, 1 enfant sur 6 connait la pauvreté en Belgique.

Le nombre d’enfants dans cette situation dans notre pays a augmenté de 12% en 2001 à 17% aujourd’hui… Et demain ?

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